LA DANSE CLASSIQUE

 

La danse est une succession de mouvements composés par l'enchaînement de poses formées par la combinaison de positions des diverses parties du corps humain : les pieds les jambes, le tronc, les mains, les bras et la tête.

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ASSIETTE DU PIED

On appelle assiette du pied la manière dont le pied repose sur le sol. On distingue trois assiettes déterminées par la surface du pied en contact avec le sol.

A plat : toute la surface du pied repose sur le sol.
Sur la demi-pointe : les phalanges des doigts de pied reposent sur le sol.
Sur la pointe : l'extrémité de quelques doigts (trois en général) repose sur le sol.
La quatrième assiette du pied, le talon, dans laquelle seul celui-ci repose sur le sol, n'existe pas en danse classique pure, mais s'emploie dans les danses de caractère.

L'assiette à plat est très courante. C'est le plus grand polygone de sustentation possible du pied. Normale chez une personne immobile, c'est la position de départ des pas, et on la trouve fréquemment au cours de ceux-ci.

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La demi-pointe représente un allégement par rapport à l'assiette précédente. La danse classique, recherchant l'effet de légèreté, a tendance à réduire le contact avec le sol. La demi-pointe est maintenant supplantée par la pointe chez les danseuses, mais elle continue à être utilisée par les danseurs ainsi que dans les exercices, et au cours de certains pas.

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La pointe est l'assiette du pied la plus petite possible. D'acquisition récente dans notre danse classique, il semble qu'elle soit née d'une double recherche: allégement par réduction du polygone de sustentation; disparition des angles. Remarquons en effet que dans la demi-pointe, surtout quand elle est très haute , les orteils font un angle droit avec le cou-de-pied (métatarse). Notre danse classique étant d'esthétique linéaire, et non angulaire, tend à abolir tous les angles pour les remplacer par des lignes souples.

Lorsque le pied monte sur la pointe, il ne présente plus d'angle.

La tradition attribue la découverte des pointes à Marie TAGLIONI (1804-1884) vers 1826; d'autres danseuses, Avdotia 1STOMINA (1799-1848), et Amalia BRUGNOLI (dansait à Vienne en 1823), etc., seraient également montées sur les pointes à la même époque, ou un peu avant. Il est fort possible que la tendance normale de la danse classique vers la pointe ait provoqué sa découverte simultanément en plusieurs endroits.

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D'abord oblique ainsi qu'en témoigne le rembourrage des chaussons de l'époque, la pointe se redresse progressivement jusqu'à devenir totalement verticale. Il est impossible de rester sur une pointe oblique : la danseuse piquait et redescendait tout de suite. Seule la pointe verticale permet d'acquérir une force suffisante pour relever, rester, sauter, etc.

Les pointes sont maintenant inséparables de l'idée qu'on se fait de la danseuse classique

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La réforme néo-classique fait dépasser les pointes et reposer les orteils sur les ongles.

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                  LE DEHORS

Un des principes essentiels de la danse classique est le dehors.

La jambe et le pied doivent présenter leur face interne au spectateur, c'est-à-dire que la jambe doit faire une rotation de 90° vers l'extérieur, par rapport à la normale.

La position de la jambe 'en dehors est contre nature. Elle nécessite un entraînement constant commencé très jeune et de pénibles exercices de forçage.

Si nous levons latéralement la jambe en position normale, la hanche se lève en même temps, produisant une bosse disgracieuse. Si au contraire la jambe est en dehors, la hanche s'abaisse et la ligne du corps est parfaite.

Si la jambe du danseur redescend en restant dans sa position, nous obtiendrons, lorsque le pied se sera posé, une position que nous définirons plus loin comme une seconde en dehors.

Parti de la seconde, le dehors s'impose progressivement dans toutes les positions, et devient de plus en plus rigoureux. Il fait maintenant si bien corps avec la danse classique que l'on a pu réintroduire, avec le néo-classique, les positions normales, voire en dedans, dans le vocabulaire contemporain.

La danse classique n'est pas la seule à imposer le dehors à ses exécutants: certaines danses orientales ou extrême-orientales en font un usage constant, en particulier dans l'Inde, au Cambodge, en Chine, au Japon, etc.

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              POSITIONS FONDAMENTALES

Nous avons déjà employé à plusieurs reprises le terme " position " dans un sens général pouvant s'appliquer à l'une quelconque des parties du corps. En danse classique le mot position signifie :"position des jambes avec les deux pieds à plat". Nous emploierons dans ce cas l'expression position fondamentale.

Il en existe cinq formant la base, non seulement de la danse, mais de tous les mouvements des jambes. La rigueur de la loi du dehors en danse classique a conduit les néo-classiques à rajouter deux positions, ce qui porte le nombre total à sept. Mais ce ne sont que des variantes normales de positions fondamentales déjà connues.

Nous allons voir chacune des cinq positions fondamentales.

                 

Dans la première position les talons se touchent. Elle est normale, si les pieds sont en contact du talon à la pointe, et de plus en plus en dehors, lorsque les pieds s'ouvrent jusqu'à atteindre le dehors quand les pieds sont en ligne droite. Les néo-classiques appellent sixième position la première normale, réservant le nom de première pour la position " en dehors ".

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La seconde position est une position courante. C'est celle du bon équilibre : les jambes s'écartent latéralement pour agrandir le polygone de sustentation. Elles sont mises d'autant plus facilement en dehors qu'elles sont plus écartées. La règle classique veut un écart de la longueur d'un pied.

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Dans la troisième position, le talon d'un pied arrive au milieu de l'autre pied. Elle est intermédiaire entre la première et la cinquième. Cette raison la fait délaisser à peu près totalement, aujourd'hui, au profit de la cinquième. Ce n'est pas une position naturelle et le croisement des pieds réduit l'équilibre. Cette position est cependant utile pour les exercices des débutants qui ne pourraient pas se mettre correctement en cinquième.

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Avec la quatrième position, nous retrouvons une position naturelle et équilibrée. Elle est basée sur le même principe que la seconde : l'écartement des pieds. Mais alors que, dans la seconde, celui-ci était latéral, dans la quatrième il se fait en avant, cette posture assurant une assise encore plus stable. Dans la danse classique elle sert souvent à la préparation des tours et à la fin des manèges trop rapides pour être terminés en cinquième. Comme pour la seconde, l'écart doit être de la longueur d'un pied. Les néo-classiques ont donné le nom de septième à la quatrième normale, mais ils la prennent très rarement à plat et montent en général dans cette position sur les pointes presque toujours courbées jusqu'à ce que les orteils reposent sur les ongles.

 Il existe deux positions intermédiaires, la quatrième ouverte et la quatrième croisée. La première est intermédiaire entre la seconde et la quatrième. La quatrième croisée se prend avec les jambes plus croisées, comme son nom l'indique, mais sans que les cuisses se touchent.

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Quant à la cinquième position la pointe de chaque pied contre le talon de l'autre, c'est une position forcée. On l'utilise constamment aujourd'hui en danse classique, elle est la position de départ de presque tous les pas.

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La position de départ d'un mouvement naturel est la première. En gymnastique, par exemple, on part "talons joints, pointes ouvertes". Le dehors, devenu très tôt une règle de la danse classique, fait ouvrir totalement les pointes. Les deux pieds se trouvant sur une même ligne forment un polygone de sustentation rectangulaire long et étroit. L'équilibre est donc difficile.

En croisant les pieds en troisième; on trouve un meilleur équilibre; c'est la position de départ des pas classiques jusqu'au XIXème siècle. Le souci de dépassement, l'émulation régnant entre les danseurs, ont conduit à serrer de plus en plus la troisième, jusqu'à la cinquième, devenue la position de départ contemporaine. Remarquons qu'à la fin du XIXème siècle, alors que tous les manuels précisent que les pas commencent en cinquième, les premières photographies ne nous montrent guère que des troisièmes.

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